Y’a pas que le kaki dans la vie!
Ayant reçu la remarque récemment de ne m‘intéresser qu’aux Jeep Sahariennes, ce qui est un sujet de niche vous en conviendrez, je vais vous parler aujourd’hui non pas des M201 sahariennes, mais de jeeps Willys, Ford GPW ou Hotchkiss, ayant été utilisés ou adaptées pour le désert.
Et en effet, si vous vous intéressez à ce merveilleux véhicule mais êtes en recherche d’originalité, voici quelques configurations originales (c’est-à-dire non kaki avec étoile blanche) dans une couleur qui lui va à ravir : le beige, évidemment.
J’entends déjà mes quelques lecteurs assidus se dire : « Ca y’est, il trouve plus rien à écrire sur ces Sahariennes. Il fallait bien que ça arrive. Le sujet n’est pas infini » Qu’ils se rassurent, j’ai encore quelques petites surprises et idées.
Or donc parlons de ces jeeps habillées pour le désert avec quelques exemples de configurations que je trouve assez belles.
Les premières à revêtir la couleur sable ont été déployées après l’opération Torch dans le nord de l’Afrique.
Commençons par ce premier modèle US photographié pour le magazine LIFE en Tunisie en 1943. Il s’agit d’une Ford GPW, un des premiers modèles. Elle n’est pas équipée de Jerrican et on distingue la marque Ford sur le panneau arrière.
Elle est peinte dans un beige assez clair, quasi crème. Comme marquage, elle possède des étoiles blanches sur fond bleu sur le panneau arrière, sur chaque aile arrière et sur le capot. Le fond bleu est rajouté pour distinguer l’étoile qui ne serait pas visible si elle avait été peinte directement sur le beige-crème. Je trouve le mélange de couleur assez sympa et la cocarde n’est pas sans rappeler celle de l’US Air Force au début de la guerre. L’immatriculation est standard et en-dessous de celle-ci, sur le panneau arrière se trouve une inscription que j’ai eu difficile à déchiffrer mais qui en fait simplement la même immatriculation mais en chiffre arabe (en langue arabe).
J’ai trouvé sur un site de modélisme une reproduction assez fidèle de cette jeep. Tous les détails sont présents et félicitations à la personne l’ayant réalisé.
Nous restons en Afrique du Nord avec la Jeep suivante, mais de l’armée anglaise cette fois. Elle est photographiée 2x et on distingue un rond sur le capot. Elle possède donc une cocarde anglaise bleu, blanc, rouge. Autre détail remarquable, les phares sont recouverts sont recouvertes. Il semblerait qu’ils aient été peints lors de la peinture de la jeep.
Restons d’ailleurs dans l’armée anglaise avec cette restauration d’une Jeep de la 8ème armée que j’ai pu photographier à Vienne en Autriche.
Evidemment, quand on parle de jeeps dans le désert, qu’on s’attarde à l’armée Anglaise, il n’est pas possible de passer à côté des jeeps SAS du Lt-Colonel Stirling. Ces jeeps complètement modifiées inspireront d’autres modèles SAS pour les opérations sur le vieux-continent, mais aussi des développements post guerre mondiale sur Willys, Land Rover ou Minerva (pour l’armée belge). La jeep se voit ôter tout le superflu et est équipée pour permettre des opérations de longue durée derrière les lignes ennemies : autonomie mécanique, camouflage, rayon d’action et armement en sont les maitres-mots.
Quittons la 2ème guerre mondiale pour aborder des jeeps utilisées en zone arides et désertiques. Premier exemple, cette jeep couleur sable utilisée par Tsahal. La jeune armée israélienne s’est équipée après-guerre de matériel venant de gauche et de droite. Les jeeps de patrouilles dans le désert sont assez remarquables par leurs adaptations. En effet, la jeep possède un coupe-câble et est lourdement armée par 2 mitrailleuse allemandes MG-34. La servant de la seconde mitrailleuse se trouve sur une assise en arrière de la caisse arrière, ce qui implique le déplacement du jerrican de secours sur l’aile arrière gauche, et de la roue de secours sur l’aile arrière droite (comme sur les jeeps civiles).
La crise de Suez en 1956 a également poussé les armées françaises et anglaises à sortir les pots de peintures beige clair. En attente d’intervention à Chypre, les véhicules des 2 armées furent peints sur place. Probablement dans le même ton crème clair propre à l’armée anglaise. Je vous avais parlé d’une reproduction d’une jeep de l’armée française durant cette opération dans mon article (H)Amilcar 1956.
La Légion Etrangère espagnole a également adapté ses jeeps au désert, comme le prouve cette photo d’une CJ3A dans le Sahara espagnol.
En ce qui concerne les jeeps françaises utilisées dans le désert, je vous renvoie à mon précédent article traitant des jeeps post-SAHARA. https://sahara.jeepbigone.be/2020/06/07/les-jeeps-post-sahara/
Voilà, j’espère que ces quelques exemples vous donneront envie de tenter l’originalité d’une jeep non-kaki. Ça peut toujours servir pour retrouver sa chérie lors d’une concentration…
Sur ce,
A+
Bonjour,
Je me permets d’intervenir… A ma connaissance, pas de cocardes sur le capot. Il s’avère toutefois que des cocardes ailées ont été employées par l’armée de l’Air dans les années cinquante. En outre une cocarde frappée d’une ancre de marine a été employée par les troupes d’Outre-mer jusqu’en 1973.
Mais ces insignes n’ont été placés que sur les pare-chocs et pas sur les capots.
Cordialement
Vous avez tout à fait raison, des cocardes ont évidement été utilisées, mais de petite taille, sur le parechoc, le parebrise ou sur les flancs de la jeep, mais jamais à ma connaissance sur le capot, comme ce fut le cas sur les jeeps US ou UK (et Commonwealth) durant la seconde guerre.
bàv
Xavier
Bonjour
Voulant reconstituer une jeep française, je me demande si à une certaine époque elles étaient décorées de la cocarde sur le capot. Avez-vous des informations à ce sujet ?
Merci pour votre attention.
Cordialement
Patrick
Bonjour,
non, je n’ai jamais vu cela. Durant la guerre, les unités françaises portaient l’étoile US. Après-guerre, les marquages se sont limités aux indications de transport (grenade sur le côté) et aux marquages des unités.
bàv
Xavier