
La ville de Colomb Béchar trouve ses origines au début du 20è Siècle. C’est d’abord une garnison militaire visant à sécuriser les alentours. De par sa position sur la route du Sud, elle prend petit à petit de l’ampleur.
Après la 2ème guerre mondiale, elle va connaitre un essor important grâce à différents facteurs. La France investit dans le Sahara : outre la recherche d’hydrocarbures, des centres d’expérimentation sont installés dans le désert. En 1947, Le CIEES (Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux) débute ses activités à Colomb Béchar, tandis qu’en 1960 débute à Reggane et In Ecker, beaucoup plus au sud, l’aventure nucléaire française dans le Centre Saharien d’Expérimentations Militaires (CSEM).
Les ingénieurs et techniciens débarquent en famille et des logements sont construits pour les appelés. Colomb Béchar s’agrandit et devient une vraie petite ville, dont la vie s’articule autour de son avenue principale, l’avenue Poincaré.

De nombreux restaurants ouvrent leur porte, tandis que les gens de passage peuvent trouver une chambre à l’hôtel de la Transat. Dans les bars, on regarde Sylvie Vartan chanter sur le Scopitone tout en sirotant une bonne Kro.

Epoque oblige, les enfants des quelques familles présentes fréquentent 2 écoles différentes : l’école des garçons et l’école des filles. Pour le culte, on trouve outre la très belle Notre Dames des Sables, une mosquée et un temple.

Notre Dames des Sables: Photo Gérard Fages
Lorsqu’on ne travaille pas, on peut se détendre dans la palmeraie. Cette dernière abrite une piscine ainsi qu’un parc animalier. Et pour voir un film, il y a un cinéma en plein air.

Au nord-Est passe l’Oued Béchar dans lequel on peut se baigner et dont les crues sont parfois impressionnantes.

Le climat est rude. Moins de 100mm de précipitation par an, en été la chaleur qui monte à 40°c à l’ombre, mais on le sait, à Reggane c’est pire.
On maintient le contact avec la métropole en envoyant des cartes postales et en réceptionnant des colis au bureau de poste de la ville.


Pour assurer le développement de ces ilots dans le désert que sont Béchar, Reggane, In Ecker, la seule solution est la route. Il y a bien un aérodrome à Colomb Béchar, mais le trafic y est insuffisant. Quelques T6 y sont stationnés. À la quille, on repart en Noratlas vers la métropole.

Le ravitaillement et l’acheminement de matériaux de construction ainsi que du matériel technique pour les centres d’expérimentation est assuré par les Compagnies du Train de l’armée française, ainsi que par des sociétés privées telles que les Transports Transsahariens F. Castagliano à Blima. Il paraitrait que la Betterave a négocié un gros contrat bien juteux avec les militaires…

Dans l’ouest saharien, la 3ème Compagnie Saharienne de Transport (3ème CST) créée en 1947 deviendra en 1953 la 3ème Compagnie Automobile Saharienne de Transport (3ème CAST), puis est renommée en 1958 3ème Groupe Saharien de Transport (3ème GST) et devient enfin en 1963 le 3ème Groupe de Transport (3ème GT). Le 3ème GT y assurera durant toutes ces années sa mission de ravitaillement. Il trouve ses cantonnements au camp Moll à Colomb Béchar. De 1965 à 1967, son chef de corps est le Lieutenant-Colonel Sichler.
Ces compagnies sont équipées dans l’immédiat après-guerre de Dodge, de Berliet GLR, GBC et GBO.
Les Jeep sont parfois utilisées comme « ouvreuses de piste » pour les convois, mais principalement comme véhicule de liaison dans les différentes bases.

Il n’est pas rare que pendant les temps libres, on saute dans une Jeep ou un Dodge avec ses proches pour aller faire une ballade dans le désert, pour aller visiter un village voisin ou pour faire une partie de chasse entre ami. Le soir, la pauvre gazelle servira de délicieux Méchoui.


Même pendant la guerre et malgré le climat, la vie semble plutôt agréable dans cette partie de l’Algérie. Pourtant, pendant la guerre, les pistes peuvent se révéler dangereuses à cause des mines. Après la guerre, la région est disputée entre l’Algérie et le Maroc. Elle restera algérienne suite à ce qu’on appellera la Guerre des Sables.
Dans les Accords d’Evian en 1962, la France négocie de pouvoir maintenir ses bases militaires et ses centres d’Essai jusqu’en 1967. Seul le 3ème GT reste sur place pour assurer les ravitaillements. Fin 1967, sa dernière mission consistera à évacuer tout le matériel, dont les Jeep, se trouvant sur place ce qui terminera l’aventure saharienne de la France.

A+

Heureux de voir des anciens sahariens sur le blog! C’est la jeep qui m’a amené à découvrir votre expérience et je dois avouer que je suis toujours ébloui par les paysages que vous avez du cotoyer.
Xavier
bonjour à tous les anciens du C.I.E.E.S,
je suis arrivée fin décembre 1965 à la base sous-marine de Mers el Kébir, puis avec « la Raffale » je suis arrivée Colmb-Béchard au S.E.A service des essences armée et après quelques mois détaché sur la base du C.I.E.E.S.
notre permanence était juste à coté de la piste d’envol des Mirage 3, 4 et autres Vautour etc…………
je travaillais dans les ateliers de maintenance de véhicule comme mécanicien alors que je n’étais pas du tout mécano !!!!!!!
l’après-midi c’était piscine 50 m avec trempli 3 m et sautoir 5 m et le soir cinéma en plein air…………….. on était souvent obligé d’emmener une couvertture à cause des vents de sable !!!.
à Noël 1966 le général De Gaule à attérit sur la base avec sa Caravelle pour nous souhaiter un joyeux Noël et une bonne année.
je garde un bon souvenir de cette base qui a été rasé quelques temps après notre départ en juillet 1967………….(j’ai trouvé des traces sur google Earth il y a un peu plus de 20 ans) aujoud’hui il y a un aéroport avec deux pistes !!!!!!!!!!!!!!!!!
j ‘ai fait 9 mois a colomb bechar en1963-1964 et rapatrié ensuite a cause d’une jaunisse au 3gst !
Bonjour,
J’avais 4 ans à Bechar en 1963.
Mon père était dans l’armée française et ma mère était institutrice à l’école des garçons.
Mes parents avaient sympathisé lors de la fête de Camerone avec 2 légionnaires français, l’un d’origine nord de la France Daniel Le Mété (nom en phonétique) et Jean-Pierre son copain.
Je me rappelle aussi d’un gendarme Gouran (sa femme Cathy).
Je me souviens aussi d’un accident de camion lors de manœuvres.
Avez-vous vous connu ces personnes ?
Merci beaucoup.
Jean-claude Avril
Mon père s’appelait Marcel Avril.