La petite soeur des Jeep

Il est un véhicule qui a également trouvé sa place dans le désert et que l’on retrouve souvent en photo non loin des Jeep Sahara. C’est un véhicule emblématique français, un symbole même, j’ai nommé la Deuche !!!!!

En effet, la 2CV est omniprésente dans les bases sahariennes et sa fonction n’est pas très éloignée de celle des Jeep : elle est également utilisée comme voiture de liaison. En effet, bien qu’adaptée pour le Sahara, la Jeep ne rivalise pas dans le désert avec les Dodge 4×4 ou 6×6. Elle est certes employée pour des missions hors-pistes comme par exemple lors de la récupération de la dépouille de Bill Lancaster, on la prend pour faire une excursion dans l’Assekrem, mais sa fonction principale reste celle de voiture de liaison, tout comme la Deuche ! A la différence que les Deuche ne s’aventurent pas ou très peu hors des bases.

La Deuche a des atouts majeurs à l’époque, et certains lui permettent de s’adapter dans le désert : son poids, sa mécanique simple, ses amortisseurs imbattables, son prix,…

Elle fut dès lors déployée en grand nombre comme je vais vous le montrer sur les photos suivantes :

Commençons tout d’abord par 2 photos prises à Colomb Béchar. La première nous montre le parking devant le bureau de poste, avec parmi les voitures, 1 Jeep Sahara, et 2 Citroën 2CV.

Sur la photo suivante, on voit une Deuche et une Jeep qui se suivent sur une avenue de Béchar.

Passons maintenant à Reggan, avec tout d’abord la photo de la Jeep Sichler, et en arrière-plan, un officier sortant d’une Deuche. Les portes avant s’ouvrent vers l’arrière (portes suicide), ce qui fut abandonné à partir de décembre 1964. La couleur est la couleur standard des 2CV de l’époque, un gris moyen, dont on verra plus loin les variations de teintes dues plus que probablement à l’exposition au soleil.

Sur la photo suivante, on voit une Jeep et une 2cv à l’ombre du bâtiment de la gendarmerie à Reggan.

Voici une photo très intéressante qui nous montre une vue d’un bâtiment de Reggan-Plateau lors d’une tempête de sable. On notera qu’à part une Berline noire en arrière-plan, tous les véhicules sont soit des 2cv, soit des Jeep (et pas que des sahariennes d’ailleurs).

Et voici une autre photo typique dans la cour d’un Bordj à Reggan:

Quand on veut se faire un souvenir avec des copains, on prend souvent la pose devant une Jeep…

…ou une Deuche…

Ou les deux…

Lorsqu’il faut quitter une zone avant un essai nucléaire, on saute dans sa Jeep et on vide les lieux…

…quand ce n’est pas sauve-qui-peut en Deuche lorsque l’essai foire (tir du Béryl, 1962)

Lorsqu’on peut voir le monstre, le Berliet T100, on s’y rend en Jeep ou en Deuche

Et lors de l’évacuation des bases en 1967, les 2CV se mettent en convoi pour affronter les pistes (ici un convoi du 621e GAS partant de In Amguel ; notez le nombre de capots ouverts. Le Vapour Lock n’est pas réservé aux Jeep…)…

…ou elles accompagnent des Jeep pour leur retour en métropole (convoi de véhicule léger de Reggan à Oran en 1967).

Enfin terminons cet article par un dernier point commun entre les Jeep et les 2CV. Toutes les 2 ont connu une version saharienne.

Tout d’abord développée par un particulier pour les besoins de son exploitation dans le désert, la 2CV Sahara fut ensuite produite par Citroën et les premiers modèles sortirent d’usine en décembre 1960. L’armée ne s’y intéressa pas et donc la clientèle cible resta les différents sociétés d’exploitation pétrolière dans le sud algérien. Mais les accords d’Evian vinrent stopper les débouchées de ce véhicule en 1962. Il fut d’ailleurs renommé Citroën 2CV 4×4 suite à la perte de l’Algérie. La production s’étala de fin 1960 à 1967 et un peu moins de 700 exemplaires furent construits. Parmi les particularités de la 2CV Sahara, on notera la présence de 2 moteurs, chacun responsable d’un essieu et possédant un embrayage et un réservoir propre (placés sous les sièges avant, comme pour la Jeep Sahara). Les capacités de franchissements étaient assez impressionnantes vu le faible poids de l’engin.

La production trop tardive et le désintérêt de l’armée font qu’on ne retrouve aucune 2CV Sahara dans les bases militaires françaises du sud Algérien.

Aujourd’hui, les 2CV Sahara ou 4×4 sont des objets rares et convoités qui s’arrachent à des prix d’or.

Et aujourd’hui, en 2018 à Waterloo, on dira que non, non rien a changé…

A+

Big One

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